dimanche 24 novembre 2013

Airbourne - Olympia, Paris - 22/11/2013

Vive la France, vive la Rock'N'Roll Resistance, ce sont sur ces derniers mots que Joel O'Keeffe nous a quitté à la dernière date française du No Guts No Glory Tour, un dernier serrage de poing et trois années de manque. La sortie de l'excellent Black Dog Barking remet les pendules à l'heure, Airbourne reprend la route et revient sur des terres ravagés par la musique contemporaine. C'est l'occasion de voir si le groupe dégage toujours cette énergie qui vous transporte pendant des semaines.

Corroded ouvre le concert avec un set honnête et concis sans pour autant convaincre avec un son assez froid, un chant gênant et des compositions peu inspirées. Impatience ou imperméabilité, le groupe laisse de marbre sans pour autant agacer. La Resa Dei Conti d'Ennio Morricone retentit, une introduction des plus épiques pour les tarés de Black Spiders. Le batteur n'a toujours pas fini à l'asile et c'est une putain de bonne nouvelle,  le groupe nous en met plein la tronche pendant une trentaine de minutes. Pour couronner ce Rock sous amphét', le son est excellent, le groupe se donne à fond et le public lui rend bien. Pourfendeurs de cervicales, alcooliques notoires et sujets à la psychopathie, les membres Black Spiders nous servent une musique mêlant Rock N Roll et Stoner, un son de guitare à la sauce Orange, une batterie puissante et une attitude badass au possible. Rien à redire, vivement qu'ils repassent en France.


Les lumières s'éteignent de nouveau, la bande originale de Terminator vient annoncer l'apocalypse. Quatre coups de charley plus tard, les accords de Ready to Rock mettent le feu à l'Olympia. Se balader dans la fosse relève maintenant de la survie, le sol tremblant, c'est parti pour 1h30 de folie. Oublier toute humanité, Airbourne vous remet à votre condition d'animal avec l'instinct comme seule directive. Le public semble avoir attendu ce groupe toute une vie. Rien n'égale l'énergie des australiens, les désormais classiques de Runnin' Wild s’enchaînent et ne laissent aucun temps mort. Back in the Game fait plaisir à entendre, ils sont de retour et c'est toute la croyance dans le Rock qui revient.  Joel O'Keeffe se promène sur les traces de son idole à travers la salle, dans les gradins et même sur les rembarres d'un balcon situé tout en haut de l'Olympia. L'image est idyllique, Joel attire tous les regards et ne cesse de se donner à fond : hellraiser, risktaker, full spead ahead till I'm dead in the fast lane. Airbourne est un générateur d'hymne, leurs chansons sont taillées pour le live et conçues pour lever les foules. Le public est présent sur tous les refrains et se met à chanter les riffs, au plus grand plaisir du groupe. En gage de remerciement, les australiens nous jouent Blonde Bad & Beautiful avec son intro live des plus éclatantes. Le rappel est le seul moment où la fosse ne ressemble plus à un immense champ de bataille, Ryan O' Keeffe vient faire retentir l'alarme de Live It Up, la montée en puissance et un Let's Go plus tard, c'est l'explosion. Le drapeau du Rock N Roll est planté sur l'Olympia, nous sommes désormais en terre conquise par la vraie musique, celle avec des instruments, des convictions et de la sueur. Le groupe rend hommage à ces prédécesseurs sur Runnin' Wild en jouant Paranoid, Dog Eat Dog, Dirty Deeds et même Live and Let Die. Le concert se termine sur les sages paroles de Joel, tant qu'ils seront là et tant que nous serons là, le Rock N Roll ne mourra pas. 

Airbourne est la quintessence du Rock, le jeune groupe à voir et à revoir. Face à la mort de Ray Manzarek et de Lou Reed, face à la peur de voir disparaître toutes nos idoles, face à toute la merde qu'on se coltine à la radio, la relève de notre musique est là. Elle n'était pas que sur cette scène, le public était là pour remplir l'Olympia et le mettre en ébullition. Le Hard-Rock sans fioriture prime encore, pas besoin des médias et des radios pour diffuser l'esprit Rock N Roll, Airbourne s'en charge toutes les nuits. Ecoutez l'appel de Joel, prenez vos guitares, vos batteries et vos couilles et ne cessez jamais d'y croire. Guitar attack, so watch your back