mercredi 10 octobre 2012

¡UNO! - Green Day (Chronique)




Une chronique d'un album de Green Day ici ? Étonnant à première vue mais je suis un fervent défenseur de ce que fut ce groupe dans les années 90 et je leur dois une belle reconnaissance pour m'avoir, jadis, ouvert les portes du Rock. Green Day n'a pas toujours été le groupe de pseudo-punk à la mode, dans les folles 90's, ce groupe nous pondait un punk ravageur tout droit inspirer par Husker Dü. L'excellent American Idiot a malheureusement signé le début d'une ère plus commerciale pour les américains. Leur avant-dernier opus 21st Century Breakdown est un concentré de ballades pop et morceaux rock aseptisés à l'oreille de l'auditeur de OUI FM, la déception était au rendez-vous et c'est au tournant que j'attendais le retour de Green Day. Le groupe nous a annoncé en février dernier, un triple album, Uno, Dos, Tré, qui sortiront à un intervalle d'un mois.

¡Uno! commence sur Nuclear Family, une efficacité au rendez-vous pour un titre dans la continuité d'un American Idiot. Un son toujours aussi propre, une batterie puissante et un léger crunch pour les guitares, une production au poil et qui passe très bien à l'oreille. On sort de notre univers monotone de grisaille parisienne, un vent d'adolescence souffle dans nos esgourdes et on s'imagine écouter ces chansons en arborant les cotes californiennes. Stay The Night confirme la tendance de cet album, un retour à un punk-rock plus direct tout en gardant cette touche pop apportée par la voix de Billie Joe. Des riffs efficaces, des choeurs, on repère une certaine sincérité dans cet album qui fait plaisir à attendre. Des hymnes à la détente et à l'amusement, le groupe revendique le cliché dans Carpe Diem et nous invite à fermer notre gueule et à nous laisser aller sur Let Yourself Go et effectivement on se laisse prendre au jeu. Un titre atypique vient prendre le relais, Kill The DJ, clairement un titre fait pour passer à la radio et on s'épargnera la peine de commenter ce raté.

L'énergie du début de l'album semble se dissiper pour nous laisser place à des titres plus pop, dans la veine des guimauves telles que 21 Guns. Fell For You est l'exemple de la chanson faite pour les jeunes fans encore pucelles, on pardonne rapidement en se disant qu'après tout, elles deviendront peut-être fans par la suite. Le Rockomètre remonte en flèche avec Loss Of Control, Troublemaker et Angel Blue du classique Green Day avec même des solos osés. La sensation que le groupe se caricature par moment mais après tout, on ne veut pas se plaindre que Green Day, fasse du Green Day. Sweet 16 est la petite ballade pop de l'album, plus dans la veine d'un She que d'un 21 Guns, ce titre ne déplaît pas et après tout, on ne va pas se cacher d'écouter des niaiseries de temps en temps.

¡Uno! se termine sur un joli contraste, Rusty James loin d'être original et pourtant efficace et un Oh Love beaucoup plus atypique et comme Kill The DJ, taillé pour la radio et MTV. On sort avec la sensation que le groupe s'est amusé sur cet album et nous a livré un album marquant plus un retour vers les 90's, que le tournant pop annoncé par 21st Century Breakdown. Au final, Green Day ne déçoit pas mais n'impression pas pour autant, cependant si le groupe réussit à sortir trois albums de suite de cette qualité, je ne pourrais que tirer mon chapeau.